Comme dans la transe hypnotique, il y a des degrés dans la transe et le voyage chamanique. Il y a également et peut être une forme de théâtralisation culturelle que l’on a en tête quand on pense à ces états seconds dans lesquels descendent parfois les chamanes de cultures traditionnelles. La dimension collective, mais aussi la danse et le tambour souvent utilisées pour mener à ces états qui peuvent impressionner de l’extérieur, induisent peut être cette participation totale du corps et de l’être et l’image du chamane qui se roule au sol, le blanc de l’oeil apparaissant quelquefois dans un oeil entrouvert et se réveille désorienté, soutenu par ses pères a la vie dure. Je n’ai de doute sur la profondeur de ces transes mais fort heureusement pour les patients et dans mon cas, elles ne prennent pas toujours cette forme.
En réalité, je n’ai même jamais expérimenté de transe de ce type là. L’expression de ma gratitude à toutes les êtres ou choses de l’univers dans les quatre directions suffit en général à me centrer en début de séance et je peux aussi me servir aussi du chant et de ses notes pour ancrer cet état plus profondément. Il en résulte que mes transes chamaniques sont calmes et surviennent plus à partir de la méditation et du silence que d’un rituel collectif. Par grande chance, elles me laissent également totalement conscient de ce qui est en train de se passer; je suis simplement aligné sur mon être intérieur et je vois ou sens des choses qui ne surviennent pas dans l’état habituel de ma journée et durant les moments où je sollicite mes yeux, mes sens et mon mental pour m’orienter et vivre dans le monde matériel.
Je ne peux vraiment pas dire non plus, ni prétendre que je me sens quelqu’un d’autre et en tout état de cause je peux de moins en moins le dire parce qu’avec le temps se développe une vraie familiarité avec ce “chamane” intérieur. La cohérence dans les choix de vie, le travail, les choix relationnelles et le maintien d’une certaine salubrité spirituelle favorisent beaucoup ce rapprochement mais quoiqu’il en soit, même dès les premiers temps où ces états sont survenus de manière totalement nouvelle, je n’ai pas senti de présence étrangère m’investir mais bien plutôt une partie de moi qui était là depuis toujours, endormi, qui s’était simplement éveillé, un être qui savait des choses que j’ignorais, un être dont l’assurance dans l’action m’était jusque là inconnu et qui avait en lui et en toute certitude les réponses aux problèmes qu’on lui posait sans avoir à solliciter son raisonnement pour les fournir.
En général, quand j’ai fini les soins énergétiques et chamaniques ou une séance de méditation, la première chose que je fais est d’ouvrir un traitement de texte et de noter tout ce qui vient de se passer. J’en ai, en général, une mémoire très claire. Si j’attends un jour ou deux, cela peut se compliquer un peu, mais pas d’avantage que n’importe quelle autre situation de la vie que j’essaierais de retranscrire après un certain délai. Cet exercice d’écriture et de prise de notes après soins ou après expérience m’a été suggéré très tôt par mon guide maya. Je me suis rendu compte de deux choses importantes en le faisant:
D’une part, les informations que j’en ramène sont très précises et contiennent une forte cohérence intrinsèque; qu’ils s’agissent de rencontres d’êtres et d’énergies totalement spirituelles ou d’êtres plus “réels”, qu’ils s’agissent de contes anciens, d’enseignements, de conseils, ou de situations, les mondes subtiles et tout ce qui s’y déroule (en tout cas, tout ce que j’en ramène) est extrêmement précis et structuré. Cet exercice d’écriture m’a fait prendre conscience de cela parce que la mémoire est volatile et que le mental a tôt fait de napper l’ensemble d’un brouillard diffus qui vous laissera bientôt l’impression que tout cela n’était qu’un rêve sans consistance. Ce n’est jamais le cas et je ne peux que conseiller à tout chamane débutant de noter absolument tout ce qu’il lui survient dans ces états pour en faire la simple expérience.
La deuxième chose importante dont je me suis rendu compte en notant, c’est qu’il y a une forme de distorsion du temps qui s’opère dans de nombreux cas et ce à deux niveaux: d’un côté, je peux passer deux heures assis à soigner ou à méditer, sans du tout me rendre compte qu’elles sont passées et me retrouver surpris en regardant l’heure une fois sortie de la séance. Et d’un autre côté, j’arrive à vivre en une heure ou deux de temps, des choses extrêmement denses et intenses. Le fait de noter au sortir des séances permet de coucher bien plus de détails sur papier et il m’est arrivé suite à des séances de “méditations” chamaniques ou de soins énergétiques d’écrire plus de cinq à six pages de contenu détaillé et de me retrouver surpris là aussi par la richesse de ce vécu et sa densité.
Il n’y a surement pas de règle, ni de lois et chaque individu fait l’expérience de sa propre transe chamanique à sa façon mais il est certain que la prise de notes, les dessins, les croquis, en bref le récit de ses expériences quelque soit la forme qu’il prenne, est d’une importance majeure pour comprendre le fil de réalité qui relie toutes ses expériences et pour entrevoir la cohérence et les niveaux des mondes que la transe va vous permettre de visiter.
Merci de votre lecture et une journée pleine d’allégresse et de joie pour vous!
Medecineman.com
La transe chamanique.